
François René Jean POMMEREUL (de)
Baron de 12 décembre 1745 à 5 janvier 1823
Officier de l’Armée, administrateur et érudit.Ascendance :
Fils de Louis François POMMEREUL (1711-1751), sieur de LA GAUMERAIS, procureur du roi dans la sénéchaussée de Fougères, et d’Anne Renée BICHON.
Carrière :
Aspirant d’artillerie le 8 septembre 1764, élève d’artillerie le 30 novembre 1765, lieutenant d’artillerie le 15 juin 1766, capitaine d’artillerie le 9 mai 1778, lieutenant-colonel de l’artillerie des colonies le 1er novembre 1784, rentré dans l’artillerie métropolitaine avec son grade de capitaine le 20 octobre 1786.
Lieutenant au régiment d’artillerie de Toul le 15 juin 1766.
Participe en 1769 à la campagne du lieutenant général de Vaux contre les troupes de Pascal Paoli en Corse.
Capitaine au régiment d’artillerie de La Fère du 20 octobre 1786 au 12 septembre 1787. Parti en congé à Naples le 14 juillet 1787, il s’engage au service du royaume des Deux-Siciles le 23 novembre suivant avec le grade de colonel.
Brigadier des armées et inspecteur général de l’artillerie et du génie des royaumes de Naples, de Sicile et des présides de Toscane le 5 janvier 1788, il est promu maréchal de camp le 12 août 1790.
Rayé de la liste des émigrés en 1796 et rentré en France, il est réintégré dans l’Armée française avec le grade de général de brigade d’artillerie le 13 octobre 1796.
Membre du comité central d’artillerie le 13 novembre 1796, il est promu général de division d’artillerie le 16 novembre suivant.
Placé en non-activité le 7 novembre 1800, il est nommé préfet d’Indre-et-Loire le 30 novembre 1800. Le 23 septembre 1804, il fait ériger à Chinon le premier buste officiel de Napoléon empereur. Passionné par l’histoire et les belles-lettres, il fait également restaurer le tombeau d’Agnès Sorel et installer un buste de Descartes dans la chambre où celui-ci est né. Il donne, par ailleurs, libre cours à sa haine viscérale de la religion catholique (son nom figure dans le Dictionnaire des athées anciens et modernes de Sylvain Maréchal) et de la noblesse d’Ancien régime (en dépit de ses origines nobiliaires incontestables).
Le 7 décembre 1805, il est nommé préfet du Nord, poste qu’il occupe jusqu’au 30 novembre 1810.
Fait baron d’Empire par lettres patentes du 9 septembre 1810.
Conseiller d’État le 5 octobre 1810, il est nommé directeur de l’imprimerie et de la librairie le 5 janvier 1811 à la place du comte Portalis.
Mis à la retraite comme général de division le 7 juillet 1811.
Nommé gouverneur de La Fère à la fin de 1813, il capitule le 27 février 1814 devant l’armée prussienne et se réfugie en Bretagne.
Réintégré au Conseil d’État le 20 mars 1815, il est l’un des signataires de la délibération du 25 mars visant à exclure les Bourbons du trône de France. Il est ensuite envoyé dans la 5ème division militaire (Haut-Rhin et Bas-Rhin) en qualité de commissaire extraordinaire chargé d’épurer l’administration locale.
Proscrit par l’ordonnance royale du 24 juillet 1815, il doit s’exiler en Belgique et sa pension de retraite est suspendue le 11 avril 1816. En 1819, toutefois, il est autorisé à rentrer en France et à résider à Paris.
Le général baron Thiébault, dont les jugements ne brillent généralement pas par l’indulgence, parle de lui en ces termes : « Quant au général Pommereul, ce que j’avais appris de ses travaux scientifiques et littéraires, des missions qu’il avait remplies, de sa capacité enfin, était fort au-dessous de ce que je trouvai en lui. Peu d’hommes réunissaient à une instruction aussi variée et aussi complète une élocution plus nerveuse. Sa répartie était toujours vive, juste et ferme, et, lorsqu’il entreprenait une discussion, il la soutenait avec une haute supériorité, de même que, lorsqu’il s’emparait d’un sujet, il le développait avec autant d’ordre et de profondeur que de clarté ; et tous ces avantages, il 1es complétait par une noble prestance et une figure qui ne révélait pas moins son caractère que sa sagacité. C’est un des hommes les plus remarquables que j’aie connus. »
Société d’appartenance :
Membre correspondant de l’Académie royale de Marine le 15 janvier 1778.
Membre résidant de la Société nationale des antiquaires de France.
Source biographique :
Six (Georges), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire (1792-1814), Paris, Librairie historique et nobiliaire, 1934.
Oeuvres principales :
Histoire de l’isle de Corse, Berne, Société typographique, 1779.
Des chemins et des moyens les moins onéreux au peuple et à l’État de les construire et de les entretenir, 1781.
Recherches sur l’origine de l’esclavage Religieux et Politique du Peuple en France, Londres, 1783.
Manuel d’Epictète, précédé de réflexions sur ce Philosophe et sur la morale des Stoïciens, Genève, chez Barthélémi Chirol, 1783.
Des corvées, nouvel examen de cette question, et par occasion, fragment d’un essai sur les chemins, 1787.
Essai historique sur le corps royal de l’artillerie de France, 1788.
Etrennes au clergé de France, ou Explication d’un des plus grands mystères de l’Eglise, s.l., 1796.
Essais minéralogiques sur la solfatare de Pouzzole, traduction du manuscrit italien de Scipion Breislak, Naples, Janvier Giaccio, 1792.
Observations sur le droit de passe proposé pour subvenir à la confection et entretien des chemins, Paris, imprimerie Pougin, 1796.
Vues générales sur l’Italie, Malte etc. etc. dans leurs rapports politiques avec la république française, et sur les limites de la France à la rive droite du Rhin, suivies d’un mémoire sur les Beaux-Arts et les institutions propres à les faire fleurir, Paris chez, Bailly, Louvet, Desenne, 1797.
Campagne du général Bonaparte en Italie pendant les années IVe et Ve de la République française par un officier général, Paris, Plassan, 1797.
De l’Art de voir dans les Beaux-Arts, traduction de l’ouvrage italien de Francisco Milizia, Paris, librairie Bernard, 1798.
Voyages physiques et lithologiques dans la Campanie, suivis d’un Mémoire sur la constitution physique de Rome…, traduction du manuscrit italien de Scipion Breislak, Paris, Dentu, 1800.
Mémoire sur les funérailles et les sépultures, Tours, imprimerie Billault, 1801.
Inutilités politiques, et opuscules d’économie politique. Par le général Pommereul, préfet d’Indre-et-Loire, Tours, Imprimerie de Billault jeune, 1803.
Oisivetés. Par le général Pommereul, préfet d’Indre-et-Loire, Tours, 1804. Souvenirs de mon administration des préfectures d’Indre-et-Loire et du Nord, Lille, Imprimerie Marlier, 1807.
Essai sur l’histoire de l’architecture, précédé d’observations sur le beau, le goût et les beauxarts, traduction de l’ouvrage de Francesco Milizia, La Haye, imprimerie Belgique, 1819. Il a aussi collaboré à L’Art de vérifier les dates, au Dictionnaire géographique et historique de Bretagne d’Ogée, au Dictionnaire des sciences morale, économique, politique et diplomatique, à l’Encyclopédie méthodique, et au journal La Clef du Cabinet des Souverains.