Antoine Hyacinthe Anne CHASTENET (de)


Comte de PUYSÉGUR de 14 février 1752 à 20 janvier 1809

Officier de Marine

Ascendance :
Fils de François Jacques Maxime de CHASTENET de PUYSÉGUR (1716-1782), lieutenant général des armées du roi le 1er mai 1759, et de Marie Marguerite MASSON (1716-1760).

Carrière :
Durant l’escale aux Canaries, Chastenet de Puységur, féru d’archéologie, explore, avec la permission du roi d’Espagne, les grottes ayant servi de sépultures aux Guanches et en extrait plusieurs momies qu’il envoie enrichir les collections des musées d’histoire naturelle de Paris et de Madrid.
Du 15 mai 1775 au 23 janvier 1776, il sert en escadre d’évolutions à bord de la frégate de 32 canons le Zéphyr.
Du 17 avril 1776 au 11 mars 1777, il commande le lougre L’Espiègle, chargé d’accompagner la gabare la Boussole, commandée par le lieutenant de vaisseau de Borda, pour une croisière scientifique sur les côtes d’Afrique, aux îles Canaries et dans l’archipel du Cap-Vert au cours de laquelle il s’initie à l’utilisation des horloges de Ferdinand Berthoud.
Autorisé le 4 avril 1777 à se rendre en Grande-Bretagne, il rentre en France en avril 1778.
Embarqué le 6 avril 1778 sur le vaisseau de 80 canons le Languedoc dans l’escadre du viceamiral d’Estaing, il participe au combat de Sainte-Lucie (15 décembre 1778), puis à la prise de la Grenade et au combat livré devant cette île à l’escadre anglaise du vice-amiral John Byron (6 juillet 1779) et enfin à l’expédition contre Savannah (16 septembre-9 octobre 1779).
D’après un rapport du vice-amiral d’Estaing, «…il a été chargé, pendant le siège de Savannah, du commandement de la flûte la Bricolle et il s’en est acquitté avec distinction, soit ens’embossant plusieurs fois contre les batteries de terre des ennemis, soit en livrant plusieurs combats aux galères et aux frégates angloises. Mr. de Puysegur, quoiqu’aide major général, me fut demandé par Mr. le Chevalier Du Rumain qui commandoit la Chimère pour le seconder dans l’opération difficile et dangereuse d’assurer la communication entre l’armée navale et les troupes de terre qui faisoient le siège. Mr. de Puysegur osa davantage : après avoir allégé la Bricolle et l’avoir rendue en peu de tems susceptible de porter du canons de dix-huit, il remonta, pendant plusieurs jours, la rivière de Savannah ; ses sondes, ses mouillages et ses appareillages multipliés sont un chef-d’œuvre de navigation. les batterie, les embarcations et des bas-fonds inconnus ne l’arrêtèrent point et il parvint à vernir s’embosser contre la ville ; il soutint du feu de son artillerie et en diverses occasions les différentes attaques et enfin, il assura la retraite ». Il quitte l’escadre le 14 septembre 1779 pour regagner la France à bord de la gabare la Truite.
Commandant la corvette de 20 canons le Vautour aux îles Sous-le-Vent du 31 mars 1784 au 31 septembre 1785, il mène une campagne hydrographique au cours de laquelle il dresse un plan exact des différentes baies de Saint-Domingue et des quatre débouquements du nord de cette île. Disciple de Franz Anton Mesmer et convaincu de l’existence du magnétisme animal, il profite également de son séjour dans cette colonie pour y créer une branche locale de la Société de l’harmonie universelle. Le 25 décembre 1784, une dépêche ministérielle le met en demeure de cesser l’exercice du magnétisme et de ne plus emmener sa femme dans ses croisières.
Émigré en 1792, il sert dans l’armée de Condé pendant la campagne des Princes, puis passe au service de l’Angleterre et enfin du Portugal où le prince régent Jean de Bragance le nomme directeur des affaires navales et contre-amiral.
Il rentre en France en 1803.

Sociétés d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine le 28 avril 1785, membre ordinaire le 29 novembre 1787, radié en 1792.
Membre fondateur de la Société des Cincinnati de France le 7 janvier 1784.

Source biographique :
Doneaud Du Plan (Alfred), Histoire de l’Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault, 1878.

Œuvres principales :
Détail sur la navigation aux côtes de Saint-Domingue et dans ses débouquemens, Paris, Imprimerie royale, 1787.
Instructions nautiques sur les côtes et les débouquemens de Saint-Domingue, avec le détail de la position des principaux points qui ont servi de base à la construction des cartes publiées en 1787, au Dépôt général des cartes et plans de la marine et des colonies, Paris, Imprimerie royale, 1787.
Le pilote de l’isle de Saint-Domingue et des débouquemens de cette isle, comprenant une carte de l’Isle de Saint-Domingue et une carte des débouquemens, depuis la Caye d’Argent jusqu’à la partie Ouest du Placet des Isles Lucayes, Paris, Imprimerie royale, 1788.

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