Pierre Claude BREUGNON


Comte de HOCDENAU de 3 août 1717 à 6 septembre 1792

Officier de Marine

Ascendance :
Fils de Charles Joseph HOCDENAU de BREUGNON (vers 1677-1760), capitaine de vaisseau le 1er octobre 1731, retiré avec des provisions de chef d’escadre le 25 janvier 1760, et de Marie Pauline ORIOT, dame de COATAMOUR.

Carrière :
Garde de la Marine le 4 janvier 1733, enseigne de vaisseau le 1er mai 1741, lieutenant d’infanterie en 1748, lieutenant de vaisseau le 17 mai 1751, capitaine de vaisseau le 17 avril 1757, chef d’escadre le 18 août 1767, colonel du régiment de Bayonne le 1er mai 1772, lieutenant général des armées navales le 1er mars 1779, vice-amiral le 1er janvier 1792, retiré en juillet 1792.

Il navigue du 21 juillet 1733 au 8 janvier 1734 sur la frégate de 30 canons l’Astrée qui se rend à Copenhague dans l’escadre du lieutenant général des armées navales François de Bricqueville, comte de La Luzerne, afin de soutenir la candidature de Stanislas Leszczynski au trône de Pologne.

Il prend part à une campagne à la Louisiane en 1737 sur la flûte de 28 canons la Somme, puis, à partir du 1er février 1739, à une autre sur la flûte de 50 canons l’Atlas, chargée de transporter des troupes dans cette colonie. Au retour, il échappe au naufrage de son bâtiment sur l’île d’Ouessant le 2 décembre 1739.

De 1733 à 1739, dans les intervalles de ses embarquements, il remplit les fonctions d’aide de port à Brest.

Il est embarqué du 6 mars 1745 au 8 novembre 1745 sur le vaisseau de 64 canons l’Alcide dans la division du chef d’escadre Emmanuel Auguste de Cahideuc, comte Du Bois de La Motte, qui escorte un convoi de troupes de renfort à destination de Québec. Au cours de sa traversée, ce bâtiment est capturé, avant toute déclaration de guerre, par l’escadre du viceamiral anglais Edward Boscawen au terme de cinq heures d’une résistance héroïque qui contribue à sauver le convoi.

Du 29 mars au 22 mai 1746, il commande la flûte de 22 canons le Parham, puis, du 1er juillet au 31 décembre 1746, la frégate de 22 canons Dursley Galley, avec lesquelles il remplit des missions de garde des côtes et capture deux navires ennemis au cours d’une croisière aux abords de Belle-Île.

Lieutenant des gardes du Pavillon Amiral à Brest en juillet 1751,
En 1754, il sert à bord du vaisseau de 64 canons L’Actif, au sein d’une division de trois vaisseaux et de six frégates commandée par le chef d’escadre Roland Michel Barrin de La Galissonnière et chargée de la protection du commerce maritime français contre les corsaires barbaresques. Cette petite force navale escorte un certain nombre de navires marchands et navigue sur les côtes d’Espagne et du Portugal tout en exerçant ses officiers et ses équipages aux manœuvres nautiques, préfigurant ainsi les futures escadres d’évolutions.

Du 18 novembre 1755 au 7 février 1756, il commande la frégate de 24 canons la Galathée, chargée de la garde des côtes.

Commandant la frégate de 32 canons la Sirène du 11 mars au 21 septembre 1756 dans la division du capitaine de vaisseau Louis Joseph de Beaussier de L’Isle, il participe au transport à Québec du maréchal de camp Louis Joseph de Montcalm, de son état-major, de troupes de renfort et d’une importante quantité de numéraire. Au cours du voyage, il livre un combat à deux vaisseaux britanniques.

Commandant le vaisseau de 64 canons Le Bizarre du 9 avril au 21 novembre 1758 dans la division envoyée à Louisbourg sous les ordres du capitaine de vaisseau Jean Antoine de Charry Des Gouttes, il parvient à échapper au blocus de cette place par les Anglais et à gagner Québec. Le 10 octobre suivant, il capture la frégate anglaise de 24 canons Winchelsea dans le sud-ouest de l’Irlande.

Du 5 mai 1760 au 11 février 1761, il commande le vaisseau de 74 canons le Diadème sur les côtes espagnoles puis aux Antilles et repousse victorieusement, le 16 mai 1760, au large de la Martinique, le vaisseau anglais de 74 canons Shrewsbury et les frégates Pallas, de 36 canons, et Argo, de 28 canons, qui tentaient de s’emparer d’un convoi qu’il escortait.

Commandant la frégate de 32 canons la Licorne du 28 mars au 30 novembre 1765 dans la division du chef d’escadre Louis Charles Du Chaffault de Besné, il participe au bombardement de Salé (2-11 juin 1765) et au raid contre Larache (27 juin 1765) Le 28 mars 1767, il est nommé commandant du vaisseau de 64 canons l’Union et ambassadeur extraordinaire auprès du sultan Mohammed III du Maroc. Il quitte Brest le 7 avril en compagnie de la frégate de 32 canons La Sincère et de la corvette-canonnière de 4 canons la Lunette et atteint Safi le 24 avril puis arrive à Marrakech le 16 mai avec sa suite. Le 18 mai, il est reçu en audience par le sultan et, le 28 mai 1767, après neuf jours de négociations, il signe avec Mohammed III un traité avantageux pour la France avant de rentrer à Brest le 25 juillet suivant.

Du 5 mai au 10 septembre 1772, il commande le vaisseau de 54 canons l’Hippopotame dans l’escadre d’évolutions commandée par le chef d’escadre Louis Guillouet d’Orvilliers.

Il exerce les fonctions de commandant de la Marine à Brest du 10 novembre 1772 au 12 février 1775.

Du 2 avril 1778 jusqu’au 16 août 1779, il participe, à bord du vaisseau de 80 canons Le Tonnant, à la campagne du comte d’Estaing sur les côtes d’Amérique, aux combats de SainteLucie (15 décembre 1778) et de la Grenade (6 juillet 1779).

Il préside les conseils de guerre relatifs à la capture des vaisseaux le Pégase, de 74 canons, puis le Caton et le Jason, de 64 canons, en 1782-1783, et enfin le conseil de guerre réuni à Lorient du 20 septembre 1783 au 21 mai 1784 pour juger la conduite des officiers ayant participé à la bataille des Saintes (12 avril 1782).

Il est assassiné à Paris par des émeutiers le 6 septembre 1792

Sociétés d’appartenance :
Membre honoraire de l’Académie royale de Marine en 1773.
Membre fondateur de la Société des Cincinnati de France le 7 janvier 1784.

Sources biographiques :
Caillé (Jacques), L’ambassade du comte de Breugnon à Marrakech en 1767, Paris, A.Pedone, 1961.
Taillemite (Étienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.

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