
Antoine Jean Marie THÉVENARD
Ascendance :
Fils d’Antoine THÉVENARD, capitaine marchand, et de Jeanne MOINET.
Carrière :
Second lieutenant de la Compagnie des Indes en 1758, premier lieutenant en août 1760, capitaine de vaisseau et de port de la Compagnie des Indes en 1764, entré dans la Marine royale en avril 1769, capitaine de frégate et capitaine de port en second le 17 octobre 1770, capitaine de port en chef le 24 mars 1772, capitaine de vaisseau le 1er janvier 1773, capitaine de port le 1er janvier 1775, brigadier des armées navales le 12 janvier 1782, chef d’escadre le 20 août 1784, vice-amiral le 1er juillet 1792.
Il commence à naviguer dès 1746.
Second lieutenant sur le vaisseau de la Compagnie des Indes le Neptune en mai 1747 dans le convoi escorté par le chef d’escadre Henri François Desherbiers de L’Étenduère, il assiste à la seconde bataille du cap Finisterre livrée à l’escadre anglaise du contre-amiral Edward Hawke le 25 octobre 1747. En décembre de la même année, il participe à deux engagements contre des corsaires anglais devant Saint-Domingue.
Lieutenant en avril 1751 sur la frégate la Comète chargée de protéger les pêcheries françaises contre les agressions des tribus aborigènes, il en profite pour effectuer jusqu’en 1755 des levés hydrographiques sur les côtes de Terre-Neuve et du Labrador et pour négocier un traité de paix avec les Inuits.
Second de la frégate corsaire de 44 canons le Maréchal de Belle-Isle sous les ordres du capitaine François Thurot en 1757, il prend part à la fructueuse croisière (une soixantaine de prises capturées) de la petite division commandée par celui-ci dans les mers du Nord, d’Écosse et d’Irlande.
De retour à Saint-Malo, il se distingue en renflouant un navire hollandais richement chargé et en collaborant avec Antoine Groignard à la construction de quatre frégates et d’une flûte. Second lieutenant sur le vaisseau de 56 canons de la Compagnie des Indes Le Brillant, il appareille, le 27 avril 1758, à destination de Louisbourg dans la division du capitaine de vaisseau Louis Charles Du Chaffault de Besné et contribue à la capture du brigantin écossais Charlotte le 5 mai 1758. Le Brillant ne pouvant accéder à Louisbourg, bloqué par les Anglais, porte des troupes de renfort à Québec et, au cours de son voyage de retour, participe au combat victorieux livré au large d’Ouessant, le 27 octobre 1758, à l’escadre de l’amiral anglais Edward Boscawen.
Au début de 1759, il fait construire à Saint-Malo les deux premières canonnières de la Marine royale qu’il utilise pour chasser les corsaires anglais et protéger la navigation sur les côtes de Bretagne puis travaille, à Rouen et au Havre, à la construction de bateaux plats destinés à un éventuel débarquement en Angleterre.
Nommé capitaine en second du port de Lorient en 1760, il commande en 1761 deux canonnières chargées de la lutte contre les corsaires ennemis. Il s’intéresse en même temps à l’artillerie et aux projets d’expédition dans les terres australes.
Capitaine de port à Lorient en octobre 1764, il invente une nouvelle méthode pour radouber les vaisseaux et les haler au sec sur une cale. Il expérimente ce procédé avec succès sur les flûtes le Massiac, de 24 canons, et le Beaumont, de 26 canons, puis construit plusieurs bâtiments pour la Compagnie tout en se livrant à des expériences sur la résistance des fluides. En 1769, il supervise la rétrocession à la Marine royale des établissements lorientais de la Compagnie des Indes orientales dont le privilège a été aboli par l’arrêt du Conseil du 13 août 1769 et il est intégré à la Marine royale dès le mois d’avril 1769 en qualité de capitaine de port, toujours à Lorient.
Capitaine de port en second à Brest le 17 octobre 1770, il travaille à l’hydrographie de la rade et met au point une nouvelle machine à mâter.
Il est nommé capitaine de port en chef à Lorient le 24 mars 1772.
Capitaine de port à Brest le 1er janvier 1775, puis sous-directeur du détail du port le 30 novembre 1776, il relève la frégate de 40 canons la Renommée, naufragée dans le goulet le 20 avril 1776.
Commandant de la Marine à Lorient le 13 mars 1779, il développe l’activité de ce port et favorise ses relations commerciales avec les États-Unis.
Il est anobli le 3 janvier 1784.
Du 20 septembre 1783 au 21 mai 1784, il fait partie du conseil de guerre réuni à Lorient pour juger les responsables de la défaite des Saintes (12 avril 1782).
Ministre de la Marine et des Colonies du 17 mai au 18 septembre 1791 à la place du capitaine de vaisseau Charles Pierre Claret de Fleurieu, c’est en vain qu’il s’efforce de lutter contre l’émigration des officiers de la Marine royale ; en revanche, il réforme l’administration de la Caisse des invalides de la Marine, crée des écoles de mathématiques et d’hydrographie dans les ports pour former les aspirants, institue un concours pour le recrutement des enseignes de vaisseau et réorganise le cadre des officiers de Marine.
Commandant par intérim la marine à Brest en octobre 1791, il est nommé commandant des armes dans ce port le 1er juillet 1792.
Emprisonné à deux reprises sur ordre des commissaires de la Convention nationale, il est libéré après thermidor an II (juillet 1794) et nommé commandant des armes à Toulon en juillet 1795.
Préfet maritime de Lorient en 1801 et inspecteur général de l’Inscription maritime jusqu’en mars 1810.
Comte d’Empire le 9 janvier 1810 et membre du Sénat conservateur le 5 février 1810. Ayant approuvé la déchéance de l’empereur Napoléon 1 er le 3 avril 1814, il est nommé pair de France le 4 juin suivant.
Inhumé au Panthéon en 1815.
Sociétés d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine le 24 janvier 1771, membre ordinaire le 2 décembre 1784.
Membre correspondant du mathématicien Jean-Charles de Borda à l’Académie royale des sciences le 19 août 1778, membre correspondant pour la section de mécanique de la 1ère classe de l’Institut national le 7 mai 1804.
Sources biographiques :
Six (Georges), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire (1792-1814), Paris, Saffroy, 1934.
Tulard (Jean), Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard,1999.
Taillemite (Étienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.
Zanco (Jean-Philippe), Dictionnaire des Ministres de la Marine 1689-1958, Paris, éditions SPM., 2011.
Œuvres principales :
Mémoire sur l’utilité des phares, 1771.
Mémoire sur le calcul raisonné de la force d’un appareil pour tirer un vaisseau à terre, 1771.
Observations sur les canons de fer, 1771.
Mémoires relatifs à la Marine, Paris, Laurens jeune, an VIII.