
Jean-Claude REDON de BEAUPRÉAU (comte)
Administrateur de la Marine et homme d’État
Ascendance :
Fils de Joseph REDON de BEAUPRÉAU, procureur ducal du duché de Thouars, et d’Anne COCQUART de BOISBLANC.
Carrière :
Écrivain ordinaire de la Marine le 24 avril 1758, écrivain de la Marine et des classes le 1er avril 1765, élève commissaire de la Marine le 1er juillet 1765, sous-commissaire de la Marine et des classes le 1er février 1767, réformé par l’ordonnance du 27 septembre 1776, contrôleur de la Marine le 1er janvier 1777, commissaire général des ports et arsenaux le 17 novembre 1781, intendant de la Marine le 8 mai 1785.
Affecté au port de Rochefort, il travaille au bureau du contrôle de 1758 à 1761.
En 1761, il est embarqué sur la frégate de 32 canons l’Aigrette, chargée de la surveillance et de la protection des côtes. En 1763, il fait campagne à la Louisiane et à Saint-Domingue à bord du même bâtiment et rentre en France le 4 février 1764.
Brièvement retourné au Bureau du contrôle du port de Rochefort, il obtient un congé en octobre 1764 pour se rendre à Saint-Domingue.
Appréciation en 1766 : « Le sieur Beaupreau ayant par le jeu derangé ses affaires dans son voyage à Saint-Domingue en 1764 et 1765, il avoit disparu en arrivant en France : mais s’etant reconcilié avec son pere et M. Rodier ayant ecrit en sa faveur a M. de Ruis, il retourna a Rochefort au mois de fevrier 1766 ».
Ayant repris son service à Rochefort en février 1766, il est chargé des radoubs puis affecté en 1767 au bureau des constructions et des radoubs.
Appréciation en 1767 : « Il n’est plus question de jeu, c’est un homme rangé, assidu et appliqué a ses devoirs et dès là (sic) un bon sujet, car il y a de l’étoffe ».
Nommé ordonnateur à Gorée le 5 mai 1767, sa nomination est annulée et le 27 juin 1767, il est destiné au magasin général du port de Rochefort.
En 1768 et 1769, il est affecté au détail de l’artillerie et des apprentis canonniers.
Appréciations : « Assidu a ses devoirs et de bonne conduite » (1768), « Bon sujet à tous égards » (juillet 1769).
En 1770 et jusqu’en octobre 1771, il participe au radoub de plusieurs vaisseaux, puis est chargé de la mise en forme des rôles.
En 1772, il travaille aux grandes forges et à la clouterie, puis, en 1773, au détail du port.
En 1775, enfin, il est affecté au bureau des revues. Contrôleur de la Marine à Rochefort du 10 janvier 1777 au 12 janvier 1782.
Nommé commissaire général de la Marine à Rochefort le 17 novembre 1781, il devient intendant du port de Brest le 8 mai 1785.
Le 24 août 1793, il est destitué de ses fonctions et emprisonné à la suite d’un différend avec le ministre Gaspard Monge. Libéré après le 9 thermidor, il est réintégré dans son grade le 18 février 1795.
Commissaire chargé de la Marine et des Colonies du 2 juillet au 2 novembre 1795. Malgré la brièveté de son ministère, il accomplit une œuvre administrative importante qui va servir de base à la gestion de ses successeurs : c’est ainsi qu’il prépare une série de 19 décrets (23-25 octobre 1795) concernant, en particulier, l’inscription maritime, l’administration des ports et arsenaux (au sein desquels les officiers « de plume », retrouvent leurs fonctions et leurs prérogatives), l’organisation générale de la Marine militaire, la composition des états-majors des vaisseaux.
Candidat des modérés au Directoire exécutif en 1797, il se montre favorable au coup d’État du 18 brumaire. Conseiller d’État attaché à la section de la Marine le 24 décembre 1799. Président du Conseil des prises le 4 avril 1800, il se déclare partisan de la guerre de course. Rappelé au Conseil d’État en 1805, il est fait comte d’Empire en avril 1808.
Nommé membre du Sénat conservateur le 7 février 1810, il vote néanmoins la déchéance de Napoléon le 3 avril 1814.
Pair de France le 4 juin 1814.
Société d’appartenance :
Membre honoraire de l’Académie de Marine le 8 mai 1785.
Source biographique :
Zanco (Jean-Philippe), Dictionnaire des ministres de la Marine, 1689-1758, Paris, éditions SPM, 2011.