François Louis Aymar MONTEIL (de)


Chevalier puis baron de 1725 à 10 septembre 1787

Officier de Marine

Ascendance :

Fils de Balthazar Aymar de MONTEIL (vers 1698-1756), marquis de DURFORT, seigneur DU POUZIN et baron DU LAC, capitaine de la compagnie colonelle du régiment de Beauvaisis en 1713, réformé en 1715, et de Marie-Françoise FAURE de LA FARGE.

Carrière :

Garde de la Marine le 9 juillet 1741, enseigne de vaisseau le 1er juin 1746, lieutenant d’infanterie de marine en 1747, sous aide-major en 1752, lieutenant de vaisseau le 11 février 1756, capitaine de vaisseau pour la campagne le 20 décembre 1756, capitaine de vaisseau le 2 mars 1762, major d’infanterie au régiment de Rochefort le 1er mai 1772, brigadier des armées navales le 17 novembre 1774, chef d’escadre le 4 mai 1779, lieutenant général des armées navales le 8 février 1783.

Embarqué du 25 septembre 1741 au 6 mars 1742 sur le vaisseau de 74 canons le Saint-Esprit dans l’escadre du lieutenant général des armées navales Claude Élisée de Court de La Bruyère, il participe à la campagne dans la Méditerranée de cet officier général, qui se joint à la flotte espagnole pour assurer la sécurité du transport des troupes du maréchal Jose Carrillo de Albornoz y Montiel, duc de Montemar, de l’Espagne à Orbetello malgré la menace de l’escadre anglaise du vice-amiral Nicholas Haddock.

Il sert sur la frégate de 34 canons l’Atalante du 16 octobre 1742 au 12 avril 1743 et prend part au blocus de la rade de Tunis par la division de M. de Massiac à la suite de la prise de l’île de Tabarka par les troupes tunisiennes en juin 1741 ; cette démonstration militaire obtient du bey la restitution des prisonniers français et l’arrêt des activité de ses corsaires contre les bâtiments de commerce français.

En 1743, il participe en rade de Toulon sur la chaloupe l’Oiseau aux exercices d’évolutions exécutés par 27 chaloupes et plusieurs canots sur l’ordre du lieutenant général de Court de La Bruyère afin d’entraîner les officiers à la manœuvre des escadres et à les familiariser avec la signalisation maritime.

Faisant fonction de garçon-major sur le vaisseau de 74 canons Le Ferme du 27 janvier au 27 juin 1744, il prend part à la bataille du cap Sicié remportée, le 22 février 1744, par l’escadre du lieutenant général de Court de La Bruyère sur celle du vice-amiral anglais Thomas Mathews.

Il est embarqué le 28 juin 1744 sur le vaisseau de 64 canons l’Éole dans l’escadre du chef d’escadre François de Signier, bailli de Piosins, qui croise entre le cap Spartel et les Açores et escorte une flotte de galions espagnols jusqu’au Canaries ; au retour, il échappe au naufrage de son bâtiment à l’île d’Aix le 30 mai 1745.

Faisant fonction d’officier en second sur la frémathegate de 24 canons La Volage, il est légèrement blessé et fait prisonnier le 15 avril 1746, près de Rosas, au terme d’un combat héroïque de sept heures livré par son bâtiment au vaisseau britannique de 70 canons Stirling Castle pour sauver une prise qu’il était chargé d’escorter.

Embarqué sur la frégate de 26 canons la Flore du 5 juillet 1746 au 7 février 1747, il prend part, le 22 juillet 1746 près de l’île de Cérigo, à la capture de la frégate corsaire anglaise de 32 canons Pearl par son bâtiment et le vaisseau de 60 canons Le Fier.

Il navigue du 25 juin au 28 septembre 1751 sur la frégate de 32 canons la Sirène dans l’escadre d’évolutions commandée par le commissaire général d’artillerie Antoine Alexis Périer de Salvert, puis transporte des fonds de Cadix à Lorient.

Il est nommé sous-aide-major à Brest le 1er juin 1752.

En 1754, il est employé au détail de l’embarquement des troupes à destination du Canada. Du 1er février 1754 au 2 février 1755, il sert sur la frégate de 26 canons la Thétis qui croise pour assurer la protection des navires français contre les corsaires de Salé avant de naviguer au sein de l’escadre d’évolutions commandée par le chef d’escadre Roland Michel Barrin de La Galissonnière.

Il commande en 1755 la corvette de 12 canons l’Anémone, chargée de porter à la Guyane et à la Martinique la nouvelle de la reprise des hostilités par les Anglais.

Affecté du 9 mars au 22 octobre 1756 au vaisseau de 74 canons Le Superbe qui ne quitte pas la rade de Brest, il en profite pour traduire en français les ordonnances navales d’Espagne et pour composer un code de signaux à l’intention de l’escadre française des Indes.

Major de la division navale du chef d’escadre Anne Antoine d’Aché de Serquigny sur le vaisseau de 74 canons le Zodiaque du 23 janvier 1757 au 30 juin 1759, il se distingue aux combats de Gondelour (29 avril 1758) et de Negapatam (3 août 1758) contre l’escadre du vice-amiral anglais George Pocock ; nommé commandant de la frégate de 30 canons de la Compagnie des Indes la Sylphide le 1er juillet 1759, il s’empare d’un bâtiment anglais et prend part au combat de Pondichéry (10 septembre 1759).

Du 1er juillet 1761 au 10 février 1762, il est capitaine de pavillon du chef d’escadre Michel Joseph Froger de L’Éguille de La Rigaudière sur le vaisseau de 74 canons le Minotaure à bord duquel il rentre à Brest.

Commandant le vaisseau de 64 canons L’Éveillé du 2 mai 1762 au 28 janvier 1763, il participe au raid dévastateur mené par le capitaine de vaisseau Charles Henri Louis d’Arsac de Ternay contre les établissements anglais de Terre-Neuve.

Du 12 mars au 30 août 1766, il commande la frégate de 32 canons la Licorne et navigue à Madère et aux Antilles dans la division commandée par le chef d’escadre Louis Armand Constantin de Rohan puis par le lieutenant général des armées navales Charles Henri d’Estaing, sous les ordres duquel il s’entraîne aux évolutions durant son voyage de retour. En 1770, il est chargé de l’inspection des forêts et des ateliers de mâture des Pyrénées.

Major d’infanterie dans le régiment de Rochefort le 1er mai 1772.

Commandant du 19 mars 1774 au 5 janvier 1775 la frégate de 32 canons le Zéphyr, il transporte de Naples à Marseille l’ambassadeur de France en fonctions dans le royaume des Deux-Siciles, puis effectue une croisière contre la piraterie en Méditerranée orientale.

Nommé au commandement de la frégate de 40 canons la Renommée, il touche un récif à la sortie de Brest le 20 avril 1776 et subit de graves avaries. Néanmoins, il est acquitté le 28 mai par le conseil de guerre et, ayant réussi à renflouer et à faire réparer son bâtiment, il participe à une campagne d’évolutions dans la division du chef d’escadre Louis Charles Du Chaffault de Besné, puis se rend à Saint-Domingue avant de revenir en France le 29 avril 1777.

Commandant de la compagnie des gardes-marine de Brest le 1er juillet 1777.

Commandant le vaisseau de 74 canons Le Conquérant du 1er avril 1778 au 31 décembre 1779 dans la flotte du lieutenant général des armées navales Louis Guillouet d’Orvilliers, il participe à la bataille d’Ouessant (27 juillet 1778) remportée sur la flotte anglaise du viceamiral Augustus Keppel, au cours de laquelle il est blessé, puis à la campagne de l’armée navale franco-espagnole dans la Manche (mai-octobre 1779).

Embarqué sur le vaisseau de 74 canons le Palmier du 1er janvier 1780 au 21 juillet 1781, il prend part aux trois combats de la Dominique (17 avril, 15 et 19 mai 1780), livrés par l’escadre du lieutenant général des armées navales Luc Urbain Du Bouëxic de Guichen à celle de l’amiral anglais George Rodney, puis à la capture de la frégate anglaise de 28 canons Unicorn par son vaisseau, aidé de la frégate de 40 canons l’Andromaque, au large de l’île de la Tortue (4 octobre 1780), et à celle du brick de 18 canons Gayton. L’année suivante, il commande une division navale qui apporte une contribution décisive à la prise de la place de Pensacola, tenue par les Anglais, par les forces espagnoles du brigadier d’infanterie Bernardo de Galvez y Madrid (9 mai 1781).

Passé sur le vaisseau de 80 canons le Languedoc du 21 juillet au 14 décembre 1781, il commande l’arrière-garde de la flotte du lieutenant général des armées navales François Joseph Paul de Grasse à la victoire de la Chesapeake (5 septembre 1781), remportée sur la flotte du contre-amiral anglais Thomas Graves, avant de rentrer en France sur la frégate l’Aigrette en avril 1782.

Sociétés d’appartenance :

Membre adjoint de l’Académie de Marine le 31 août 1752.

Membre ordinaire de l’Académie royale de Marine le 20 mars 1771, directeur en 1778, membre honoraire le 25 novembre 1784.

Membre fondateur de la Société des Cincinnati de France le 7 janvier 1784.

Source biographique :

Taillemite (Étienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.

Œuvres principales :

Nombreux travaux sur la signalisation maritime (1756), les compagnies franches de la Marine (1769), le commerce colonial, les comptoirs de l’Inde et d’Afrique, etc.

Vérification de la traduction d’un nouveau dictionnaire de Marine en 1775.

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