
François Célestin LOYNES de LA COUDRAYE (de)
chevalier de BENNEVOLLÉE de 25 mai 1743 à 15 novembre 1815
Officier de Marine et homme politiqueAscendance :
Fils de Jean-Baptiste Jacques Daniel de LOYNES (1706-1769), marquis de LA COUDRAYE, gouverneur de Fontenay-le-Comte en 1743, et d’Henriette Suzanne BERTRAND de LA VILLETTE (1708-1775).
Carrière :
Garde de la Marine le 27 mars 1758, aide de port le 1er juin 1765, garde du Pavillon Amiral le 25 février 1762, enseigne de vaisseau le 18 août 1767, lieutenant en second au 1er bataillon du régiment de Saint-Malo le 1er mai 1772, second lieutenant de fusiliers le 1er janvier 1770, lieutenant de vaisseau le 14 février 1778, autorisé à se retirer pour raison de santé le 1er juillet 1780.
Le 22 décembre 1761, il embarque sur la frégate de 32 canons l’Opale qui capture, l’année suivante, deux transports de troupes anglais chargés de renforts pour le siège de La Havane (6 juin-14 août 1762) avant de faire naufrage près de l’île Mogane le 23 juillet 1762.
En février 1763, il est sérieusement brûlé à la main en combattant un incendie qui ravageait un magasin de biscuit dans l’arsenal de Brest.
Embarqué du 22 juillet au 2 septembre 1763 sur la prame la Thérèse, chargée de transporter des bois de marine pour l’arsenal de Brest, il procède à des observations et à des expériences « sur la nature et la qualité des prames » et envoie au secrétaire d’État de la Marine un mémoire soulignant l’utilité de tels bâtiments aux Antilles.
Nommé gouverneur des ville et château royal de Fontenay-le-Comte en 1766. Sous-aide-major attaché à la compagnie d’apprentis-canonniers de Brest le 1er mars 1769.
Affecté au détail des constructions à Brest le 1er décembre 1776.
Les 6 et 7 septembre 1778, il participe à la prise de l’île de la Dominique à bord de la frégate de 32 canons l’Amphitrite.
Embarqué sur le vaisseau de 110 canons la Bretagne, il prend part à la campagne de la flotte du lieutenant général d’Orvilliers à l’ouvert de la Manche du 3 juin au 14 septembre 1779.
Procureur syndic de l’assemblée de l’élection de Fontenay-le-Comte et membre de l’Assemblée provinciale du Poitou en 1787.
Le 21 mars 1789, il est l’un des 28 commissaires rédacteurs du cahier de la noblesse du Poitou et il est nommé deuxième secrétaire de la noblesse le 29 mars suivant.
Élu député de la sénéchaussée de Poitiers aux États généraux le 31 mars 1789, il signe avec ses collègues, le 2 juin 1789, une motion hostile au doublement du tiers état et fait partie, le 30 juin suivant, des protestataires contre la réunion des trois ordres.
Membre du Comité de la Marine de l’Assemblée nationale constituante le 6 octobre 1789, il entre en conflit avec Jacques Defermon sur les questions maritimes dès juin 1790. Il s’oppose ainsi au projet d’émancipation juridique des matelots et réclame, au contraire, le maintien du système des classes ; il combat également le projet de réunion de la Marine militaire et de la Marine marchande (14 janvier 1791). En avril 1791, il intervient dans les débats houleux relatifs à la réorganisation de la Marine, mais ne parvient pas à obtenir le rejet des propositions de Defermon.
Il signe la déclaration en faveur de l’instauration du catholicisme comme religion d’État (19 avril 1790), s’oppose à l’abolition de la noblesse (24 juin 1790), vote contre les assignats, contre le rattachement d’Avignon à la France et contre la constitution (8 septembre 1791).
Émigré fin 1791, il rejoint l’armée des Princes et sert en 1792 dans la quatrième compagnie noble du régiment de Poitou-Infanterie.
D’abord réfugié au Danemark, il s’installe en 1812 à Saint-Pétersbourg. Nommé par le tsar Alexandre 1er colonel attaché en qualité de membre honoraire au département de l’Amirauté impériale, il prête serment en tant que sujet russe.
Le 2 août 1814, il obtient du gouvernement russe un congé d’un an pour retourner en France.
Ayant été mal accueilli, il repart à Saint-Pétersbourg en juillet 1815.
Sociétés d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine en 1771, membre ordinaire le 26 septembre 1774, sous-secrétaire du 26 mai à fin 1775 et en 1779, retiré en 1781, membre vétéran le 20 septembre 1789.
Membre de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux le 13 février 1785.
Membre de l’Académie royale des sciences, lettres et arts d’Arras en 1787.
Membre de la Société provinciale des arts et des sciences d’Utrecht.
Membre de l’Académie des sciences de Copenhague.
Source biographique :
Lemay (Edna Hindie), Dictionnaire des Constituants, 1789-1791, Paris, Universitas, 1991.
Oeuvres principales :
Publication de l’ouvrage posthume d’Étienne Chardon de Courcelles intitulé Mémoire sur le régime végétal des gens de mer, Nantes, chez Brun aîné, 1781.
Dissertation sur la manière de déterminer les longitudes à la mer en mesurant la distance de la lune au soleil ou aux étoiles, Utrecht, chez Samuel de Waal, 1783.
Théorie des vents, Fontenay-le-Comte, chez Ambroise Cochon de Chambonneau, 1786.
Théorie des ondes, 1786.
Observations sur l’histoire naturelle des Sables-d’Olonne, 1787 (ouvrage couronné par un jeton d’or de la Société royale de médecine de Paris).
Dictionnaire de la Marine, Saint-Pétersbourg, 1812-1814.
Réponse aux réflexions de M. le baron d’Eggers sur la nouvelle noblesse héréditaire de France, Saint-Pétersbourg, 1813.
Les vérités éternelles qui constituent les empereurs et les rois…, Paris, 1814.
Il a également rédigé une cinquantaine d’articles sur des sujets concernant la Marine pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.