Julien David LE ROY


Architecte

Ascendance :
Fils de Julien LE ROY (1686-1759, horloger du roi en 1749.
Frère de Pierre LE ROY (1717-1785), horloger du roi, et du physicien Jean-Baptiste LE ROY.

Carrière :
Élève des architectes Denis Jossenay, Louis Adam Loriot et Louis Le Dreux de La Châtre à l’Académie royale d’architecture, il remporte un second prix en 1749 pour un Temple de la Paix, sujet donné à la suite du second traité d’Aix-la-Chapelle, et un grand prix en 1750 pour une Orangerie voûtée.

Pensionnaire de l’Académie de France à Rome à partir de 1751, il dessine, en particulier, le palais Farnèse.

Désireux d’attacher son nom à des découvertes archéologiques, il prend en 1753 la décision de se rendre en Grèce. Le 5 mai 1754, il quitte Venise, passe à Constantinople pour y obtenir des sauf-conduits puis se rend à Athènes où il arrive le 1er février 1755. Grâce à l’aide des religieux capucins établis sur place, il dessine l’Acropole, le théâtre antique, le monument de Thrasyllus, la bibliothèque, l’aqueduc et l’arc d’Hadrien, l’Odéon, le stade, le monument de Lysicrate, la Tour des Vents, le monument de Philopappus, le temple de Jupiter Olympien.

Outre l’Attique, il visite l’Argolide et la Laconie, passant par Le Pirée, le cap Sounion, Corinthe, Thoricos, Sparte et Délos, avant de revenir Rome d’où il regagne la France en juillet 1755. Il publie en 1758 le résultat de ses découvertes illustré de 70 estampes.

En 1762, il est nommé historiographe de l’Académie royale d’architecture et professeur adjoint à Jacques François Blondel auquel il succède en 1774. Lui-même sera secondé dans ses fonctions par Jérôme Charles Bellicard en 1781 et par Mathurin Cherpitel. Son enseignement et ses ouvrages contribuent puissamment à éveiller et à entretenir le goût de l’architecture grecque chez les Français.

En 1773, il réalise un projet pour la reconstruction de l’Hôtel-Dieu de Paris, en suivant sans doute les conseils de son frère Charles Le Roy (1726-1779), médecin à Montpellier. Julien David Le Roy a choisi d’ordonner les bâtiments « comme les tentes d’un camp ou les pavillons de Marly », sur le modèle d’un hôpital pavillonnaire construit à Plymouth en 1758-1762.

Très intéressé par les Marines antiques, il expérimente à la mer, du 13 au 21 août 1763, un nouveau système de voilure inspiré de celui des Anciens à bord de la corvette de 16 canons la Calypso, en remplaçant toutes les voiles carrées de celle-ci par des voiles latines triangulaires.
L’expérience se solde par un échec.

En 1782, il fait évoluer devant Rouen un navire inspiré des vaisseaux longs des Anciens et gréé avec des voiles latines perfectionnées. En septembre 1785, un second prototype navigue avec succès dans la Manche et remonte la Seine jusqu’à Paris. Enfin, en 1787, il fait construire, grâce à des souscripteurs tels que le roi Louis XVI et Benjamin Franklin, son naupotame qu’il prétend insubmersible, apte à naviguer aussi bien en mer que sur les fleuves et doté d’une grande capacité d’emport, d’un faible tirant d’eau et d’une vitesse considérable.

Après la fermeture de l’Académie royale d’architecture ordonnée par la Convention en 1793, Julien David Le Roy décide d’ouvrir, avec le concours de l’architecte Antoine Laurent Thomas Vaudoyer, une école d’architecture dans son logement de fonction au Louvre. Cette école est reconnue par le ministre de l’Intérieur en 1795.

Sociétés d’appartenance :
Membre associé de l’Académie de Marine le 8 septembre 1786.
Membre de l’Académie royale d’architecture de 1757 à 1793.
Membre de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres de 1770 à 1793.
Membre de la section des antiquités et monuments de la 3ème classe (littérature et beaux-arts) de l’Institut national de 1795 à 1803.
Membre de l’Institut de Bologne.
Membre de l’American Philosophical Society.
Membre honoraire de la Society of Antiquaries de Londres le 25 mars 1784.

Source biographique :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Llinares (Sylviane), Marine et anticomanie au XVIIIe siècle : les avatars de l’archéologie expérimentale en vraie grandeur, dans Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 2008, 115-2, p.67-84.

Œuvres principales :
Les ruines des plus beaux monuments de la Grèce : ouvrage divisé en deux parties. Où l’on considère, dans la première, ces Monuments du côté de l’Histoire ; et dans la seconde du côté de l’Architecture, Paris, Guérin, Delatour et Nyon, et Amsterdam, Neaulme, 1758.
Histoire de la disposition et des formes differentes que les Chrétiens ont données à leurs
Temples, depuis le Règne de Constantin le Grand, jusqu’à nous, Paris, Desaint et Saillant, 1764
Les ruines des plus beaux monuments de la Grece, Considérées du côté de l’Histoire et du côté de l’Architecture; Par M. Le Roy, Historiographe de l’Académie Royale d’Architecture, & de l’Institut de Bologne. Seconde édition corrigée et augmentée. Tome Premier, Qui contient les Ruines des Monuments élevés par les Athéniens avant la fin du Siècle de Périclés; avec un Essai sur l’Histoire de l’Architecture, et une Dissertation sur la longueur du Pied Grec. Tome Second, Qui contient les Ruines des Monuments élevés par les Athéniens après la fin du Siecle de Périclés, et les Antiquités de Corinthe et de Sparte; avec un Essai sur la
Théorie de l’Architecture, et une Dissertation sur la longueur de la Carriere d’Olympie , Paris, Delatour, 1770.
La Marine des anciens Peuples expliquée Et considérée par rapport aux lumieres qu’on en peut tirer pour perfectionner la Marine moderne ; Avec des Figures représentant les
Vaisseaux de guerre de ces Peuples, Paris, Nyon et Stoupe, 1777.
Les navires des anciens, considérés par rapport à leurs voiles, et à l’usage qu’on en pourroit faire dans notre marine ; Ouvrage Servant de suite à celui qui a pour titre, la Marine des anciens Peuples, Paris, Nyon aîné, 1783.
Nouvelles recherches sur le vaisseau long des anciens, sur les voiles latines, et sur les moyens d’éviter les dangers que courent les navigateurs , Paris,1786.
Observations sur les moyens de prévenir à Paris la disette des grains, adressées au Comité des subsistances de l’Assemblée Nationale ; Servant de suite à diverses Lettres écrites à M.Franklin, sur la Marine , 1789.

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