Charles Jean HECTOR


Compte d'Hector de 22 juillet 1722 à 18 août 1808

Officier de Marine

Ascendance :
Fils de Charles Alexis d’HECTOR, enseigne de vaisseau le 17 mars 1727, mort en service le 5 novembre 1731, et de Madeleine RAGUIENNE.

Carrière :
Cadet le 16 mai 1735, garde de la Marine le 1er janvier 1741, aide d’artillerie le 1er janvier 1746, opte pour la Marine le 1er juillet 1750, sous aidemajor le 1er septembre 1752, lieutenant de vaisseau le 11 février 1756, aide-major le 26 juin 1757, capitaine de vaisseau le 15 janvier 1762, major général de la Marine le 1er mai 1772, major général d’infanterie le 1er janvier 1774, brigadier des armées navales le 22 février 1774, major de la Marine et des armées navales le 1er janvier 1775, chef d’escadre le 4 mai 1779, lieutenant général des armées navales le 14 août 1782, vice-amiral le 22 janvier 1792.

Du 5 novembre 1739 au 25 août 1740, il participe à une campagne à Cayenne et à la Martinique en qualité de volontaire sur la flûte de 28 canons la Charente.

Embarqué sur le vaisseau de 50 canons le Diamant du 6 janvier au 28 juin 1744, il prend part à la bataille du cap Sicié, remportée le 22 février 1744 par le lieutenant général des armées navales Claude Élisée de Court de La Bruyère sur l’escadre anglaise du vice-amiral Thomas Mathews.

Du 14 avril au 30 décembre 1746, il sert sur la frégate de 30 canons la Mégère et participe à la désastreuse campagne du lieutenant général des armées navales Jean-Baptiste de La Rochefoucauld de Roye, duc d’Anville, à Chibouctou, en Acadie.

Attaché en 1747-1748 à une compagnie de canonniers cantonnée à La Rochelle, il est employé au commandement, à l’armement et à l’entretien des batteries côtières.

À partir du 1er septembre 1752, il exerce les fonctions de sous aide-major de la Marine et des troupes à Rochefort jusqu’en 1753.

Il prend part à une campagne à l’île Royale sur la frégate de 28 canons la Diane du 2 mai au 16 novembre 1754.

Officier en second de la frégate de 30 canons la Pomone du 4 juin au 10 novembre 1756, puis commandant de ce bâtiment du 15 novembre 1756 au 4 juin 1757, il remplit des missions de garde des côtes dans le sud de la Bretagne, escorte plusieurs convois et capture quatre corsaires anglais.

Du 17 novembre 1758 au 19 novembre 1759, il sert à bord du vaisseau de 74 canons le Défenseur et exerce les fonctions de major de l’escadre commandée par le chef d’escadre Maximin de Bompar au cours d’une campagne aux Antilles.

Il commande le vaisseau de 64 canons Le Brillant du 10 février 1760 au 15 janvier 1761, puis le vaisseau de 64 canons L’Éveillé du 12 mai 1761 au 16 janvier 1762 et enfin le vaisseau de 74 canons Le Glorieux du 13 mars au 7 mai 1762 et réussit brillamment, en compagnie du lieutenant de vaisseau puis capitaine de vaisseau Charles Henri Louis d’Arsac de Ternay, à ramener successivement à Brest, malgré le blocus anglais, ces trois bâtiments réfugiés dans la Vilaine à la suite de la bataille des Cardinaux.

À partir du 19 octobre 1768, il commande en second le vaisseau de 64 canons le Sphinx, armé à destination des Mascareignes sous les ordres du capitaine de vaisseau François Julien Des Roches Du Dresnay, nommé gouverneur général des îles de France et de Bourbon. Le 5 juin 1769, il prend le commandement de ce bâtiment qu’il ramène à Brest le 8 janvier 1770.

Major de la Marine à Brest le 1er janvier 1770.

Du 2 avril au 9 octobre 1776, il commande le vaisseau de 74 canons le Zodiaque au sein de l’escadre d’évolutions commandée par le chef d’escadre Louis Charles Du Chaffault de Besné.

Commandant le vaisseau de 74 canons l’Orient du 11 avril au 18 octobre 1778, il se distingue lors de la bataille d’Ouessant, remportée le 27 juillet 1778 par le lieutenant général des armées navales Louis Guillouet d’Orvilliers sur la flotte du vice-amiral britannique Augustus Keppel.

Passé au commandement du vaisseau de 74 canons le Neptune du 5 janvier 1779 au 13 février 1780, il prend part à la campagne infructueuse du lieutenant général d’Orvilliers dans la Manche en août-septembre 1779.

Nommé directeur général du port et de l’arsenal de Brest le 25 décembre 1779 puis commandant de la Marine à Brest du 1er février 1781 au 24 mai 1790, il joue un rôle essentiel dans l’armement, l’entretien, les réparations et le ravitaillement des escadres chargées d’opérer sur le théâtre américain.

En 1785, il contribue efficacement à l’organisation du voyage de circumnavigation du capitaine de vaisseau Jean-François de Galaup de Lapérouse et à l’armement de ses navires.

Du 23 au 25 juin 1786, il est chargé d’aller accueillir et accompagner le roi Louis XVI au cours de sa visite des travaux du port de Cherbourg et il reçoit du roi la mission d’inspecter tous les ports du royaume. Conseiller très écouté du marquis de Castries, secrétaire d’État de la Marine, il est l’inspirateur des grandes ordonnances de 1786 qui rénovent les structures de la Marine.

Appelé en 1788 à faire partie du Conseil de Marine, il y siège jusqu’au 31 décembre 1790.

Ayant demandé, le 24 mai 1790, à être relevé de ses fonctions de commandant de la Marine à Brest en raison de l’hostilité des autorités municipales à son égard, il émigre à Coblence en février 1791, puis en Angleterre en août 1794, et constitue, au mois d’octobre suivant, le régiment d’Hector, formé d’officiers de marine émigrés, qui sera pratiquement anéanti lors de la malheureuse expédition de Quiberon.

Société d’appartenance :
Membre honoraire de l’Académie royale de Marine le 22 février 1781, radié en 1792.

Sources biographiques :
Doneaud Du Plan (Alfred), Histoire de l’Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault, 1878.
Foucaud (Yves D.), Un artisan de la rénovation de la Marine, Charles-Jean, comte d’Hector (1722-1808), dans Amiraux du Bas-Poitou dans la guerre d’Indépendance américaine, La Roche-sur-Yon, Société d’Émulation de la Vendée, 1977, pp. 81-92.
Taillemite (Etienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.

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