
Léon Michel GUIGNACE
Ingénieur constructeur de la Marine
Ascendance :
Fils de Michel GUIGNACE, marchand, et d’Élisabeth LEDDET de MATIGNANT.
Carrière :
Élève constructeur de la Marine le 1er janvier 1751, sous-constructeur le 1er juillet 1754, maître constructeur le 1er mai 1763, ingénieur constructeur ordinaire de la Marine le 1er avril 1765, ingénieur constructeur en chef de la Marine le 7 septembre 1776, sous-directeur des constructions de la Marine ayant rang de major de vaisseau le 1er mai 1786, directeur des constructions de la Marine le 15 mars 1789, ingénieur constructeur le 1er octobre 1792, ingénieur constructeur ordinaire le 28 avril 1794, directeur des constructions le 21 mars 1796, retiré le 17 septembre 1802.
Admis en 1751 à l’école des élèves constructeurs de la Marine, fondée à Paris en 1741 par Henri Louis Duhamel Du Monceau.
Envoyé à Brest en 1754, il construit sous la direction du constructeur en chef Jacques Luc Coulomb les corvettes l’Escarboucle et la Calypso, de 16 canons, la Hyacinthe et l’Écureuil, de 12 canons, travaille à la refonte des vaisseaux L’Intrépide, de 74 canons, le Northumberland, de 70 canons, le Dragon et le Protée, de 64 canons, et au radoub du vaisseau de 80 canons Le Tonnant. Il effectue également en Bretagne plusieurs missions relatives à la visite et à l’exploitation des bois.
En mai 1759, il se rend au Havre, à Dunkerque, à Boulogne et à Saint-Valery où il dirige la construction de cinquante bateaux plats avant de retourner à Brest pour y être employé aux divers travaux du port.
Le 7 juillet 1762, il reçoit l’ordre de se rendre à Bordeaux pour y construire les vaisseaux de 56 canons Le Bordelais, la Ferme, Le Flamand et L’Utile puis, en 1765, les frégates de 32 canons la Belle-Poule, La Dédaigneuse, l’Amphitrite et la Tourterelle, la caiche la Guyane, quatre cutters et des bâtiments de servitude pour l’île de Gorée. Dans l’intervalle, il se rend à Bayonne pour y commencer la construction des flûtes de 16 canons la Tamponne et le GrosVentre.
Le 15 mai 1772, il est rappelé à Brest et y poursuit ses travaux, en particulier les refontes totales des vaisseaux Le Magnifique et Le Robuste, de 74 canons, et Le Bizarre, de 64 canons, de la frégate de 40 canons la Renommée, de la flûte de 22 canons l’Ile de France et de la gabare l’Écluse.
Le 15 décembre 1774, il est envoyé à Lorient où il achève la construction de la frégate de 40 canons La Consolante, construit l’Iphigénie et la Surveillante, de 32 canons, et dirige les radoubs des vaisseaux de 74 canons la Victoire et Le Bien-Aimé et de la frégate de 26 canons le Triton.
En mai 1776, il est appelé à Paris pour y recevoir les instructions du ministre au sujet d’une mission à Hambourg. Il se rend ensuite dans ce port pour y conclure un important traité de fourniture de bois de constructions avec l’administration royale de Prusse.
Le 6 décembre 1776, il reçoit l’ordre de se rendre à Rennes pour y recevoir du commissaire de la Marine Charlot de La Grandville les instructions et les documents relatifs au détail de la visite et du martelage des bois de marine dans les forêts de Bretagne, d’Anjou, du Maine et de Touraine ; il revient ensuite à Lorient pour y poursuivre la constructions des frégates.
Affecté de nouveau à Brest le 25 janvier 1777, il présente au Conseil de Marine plusieurs mémoires relatifs à la rationalisation du service des constructions navales et à la conservation des bois. En décembre de la même année, il met en chantier le vaisseau de 80 canons L’Auguste. Enfin, il propose les plans d’une série de frégates de 32 canons qui seront construites à Saint-Malo par le sous-ingénieur constructeur Chevillard.
En 1778, il contribue avec efficacité et célérité à la remise en état des bâtiments de l’armée navale après la bataille d’Ouessant.
Anobli le 28 décembre 1778.
Il construit à partir de 1779 le vaisseau de 110 canons le Royal Louis.
Société d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine le 5 septembre 1787, membre ordinaire le 17 février 1791.
Source biographique :
Doneaud Du Plan (Alfred), Histoire de l’Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault, 1878.
Œuvres principales :
Auteur de nombreux mémoires sur les différents aspects du service des constructions navales, l’organisation rationnelle des arsenaux et les économies réalisables dans l’utilisation des bois de marine.