
Amédée François FRÉZIER
Ingénieur militaire
Ascendance :
Fils de Pierre Louis FRÉZIER, professeur de droit à Chambéry, avocat au sénat de Savoie, conseiller et jurisconsulte du duc de Savoie.
Carrière :
Envoyé à Paris par son père en raison de son goût pour les disciplines scientifiques, il étudie la théologie et la botanique et suit les cours du mathématicien Philippe de La Hire et du géomètre Pierre Varignon.
En 1701-1702, il effectue un voyage à travers l’Italie qui lui permet d’étudier l’architecture et les beaux-arts. A son retour, il passe au service de la France.
Lieutenant d’infanterie au régiment de Charost de 1702 à 1707.
Nommé ingénieur ordinaire en 1707, il est affecté comme ingénieur-architecte à Saint-Malo auprès de l’ingénieur en chef Jean Siméon Garangeau (1647-1741) et s’initie aux questions maritimes. Il invente aussi un moyen de mieux contrôler la trajectoire des fusées pyrotechniques en remplaçant leurs baguettes de queue par des empennages.
Désigné par le directeur général des fortifications, Michel Le Peletier de Souzy, pour aller reconnaître les ports espagnols du Chili et du Pérou et leurs moyens de défense, il quitte Saint-Malo le 6 janvier 1712 et revient à Marseille le 17 août 1714 après avoir visité Concepcion, Santiago du Chili, Valparaiso, La Serena, Copiapo, Callao et de nombreuses autres villes du Pérou. Il en profite pour dresser des cartes du cap Horn, du détroit de Magellan, des côtes orientales des îles Malouines et des côtes occidentales de l’Amérique du sud. Il rassemble en même temps des informations confidentielles sur les ressources agricoles et minières, les circuits commerciaux et les capacités défensives du Pérou et du Chili tout en s’intéressant à la zoologie, à la botanique, à l’ethnologie, à la physique, à la minéralogie. Enfin, il rapporte en France des plants de fraises dites « Blanches du Chili » qui seront acclimatés à Plougastel.
Capitaine réformé et ingénieur en chef à Saint-Domingue de 1719 à 1725, il trace le plan de la ville de Saint-Louis (aujourd’hui Saint-Louis-du-Sud, Haïti) et de plusieurs forts et dresse une carte générale de Saint-Domingue et de ses débouquements.
Nommé ingénieur en chef à Landau (Palatinat rhénan) en 1725, il dresse les plans de l’hôpital militaire et perfectionne et renforce les fortifications construites par Vauban. En 1734, il est chargé, en outre, des travaux de la place de Philippsbourg.
Ingénieur en chef des fortifications de Bretagne le 9 décembre 1739, il exécute d’importants travaux d’urbanisme et de fortification à Nantes, Port-Louis, Concarneau, Morlaix et SaintMalo. A Brest, il dessine des projets d’aménagement urbain et réalise le baldaquin du maîtreautel de l’église Saint-Louis. Enfin, il achève, de 1741 à 1745 la construction du château du Taureau dans la baie de Morlaix.
Lieutenant-colonel d’infanterie le 1er mai 1756.
Retiré en 1764.
Société d’appartenance :
Membre honoraire de l’Académie de Marine le 31 août 1752. Membre honoraire de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769.
Sources biographiques :
Philippe (Jules), A.F. Frézier, Ingénieur et Architecte, Annecy, F. Abry, 1884.
Du Colombier (Pierre), A.F. Frézier, Ingénieur Ordinaire du Roi à Landau, dans Sonderdruck aus Festschrift für Karl Lohmeyer, Saarbrucken, vers 1953.
Blanchard (Anne), Dictionnaire des ingénieurs militaires, 1691-1791, Montpellier, Centre d’histoire militaire de l’Université Paul Valéry, 1981.
Œuvres principales :
Traité des feux d’artifice pour le spectacle, Paris, 1706 (réédité en 1747)
Relation du voyage de la Mer du sud aux côtes du Chily et du Pérou, fait pendant les années 1712, 1713 et 1714 …, Paris, J.G. Nyon, 1716.
La théorie et la pratique de la coupe des pierres et des bois pour la construction des voûtes et autres parties des bâtimens civils et militaires ou traité de stéréotomie à l’usage de l’architecture par M. Frézier, Strasbourg, J.D. Doulsseker le fils, et Paris, L.H. Guérin l’aîné, 1737-1739.
Dissertation sur les ordres d’architecture, Strasbourg, J.D. Doulsseker, 1738.
Manuel de l’artificier, Neuchâtel, 1755.
Élémens de stéréotomie à l’usage de l’architecture pour la coupe des pierres par M. Frézier, Paris, A. Jombert, 1768.