
Hilarion-Josselin DU GUAY
Comte de 25 février 1692 à 9 septembre 1760
Officier de MarineAscendance :
Fils d’Henri Jules DU GUAY, commissaire général de la Marine le 1er juillet 1699, intendant de la Marine à Dunkerque du 1er décembre 1704 au 1er mai 1714, et de Jeanne PORÉE.
Carrière :
Lieutenant au régiment de Piémont en 1705, page de la Chambre du roi en 1706, lieutenant au régiment Royal en 1706, garde de la Marine le 6 septembre 1707, enseigne de vaisseau le 23 juillet 1710, lieutenant de vaisseau le 7 mars 1727, capitaine de vaisseau le 1er avril 1738, commandant des gardes-marine le 26 mai 1747, chef d’escadre le 17 mai 1751, lieutenant général des armées navales le 17 avril 1757.
Embarqué du 15 avril au 20 novembre 1707 sur le vaisseau de 56 canons le Mars dans la division du capitaine de vaisseau Claude de Forbin-Gardanne, il participe au combat livré par celui-ci, le 13 mai 1707, au large de Dunkerque, à un convoi anglais en route pour le Portugal et à la capture des vaisseaux de 70 canons Grafton et Hampton Court et de 22 navires marchands. Bien que légèrement blessé, il est chargé d’aller porter au roi la nouvelle de cette victoire au château de Marly. La même année, il accompagne le chef d’escadre de Forbin dans le Nord jusqu’à Arkhangelsk, au cours d’une croisière entreprise du 21 juillet au 12 août 1707 contre les flottes marchandes anglaise et hollandaise de Moscovie, qui se solde par 34 prises britanniques, néerlandaises et hambourgeoise. Le 21 octobre 1707, il fait fonction d’aide major de l’escadre de Forbin qui intercepte, au large du cap Lizard, un nouveau convoi anglais en route pour le Portugal et participe au combat qui se solde par la destruction du vaisseau britannique Devonshire, de 80 canons, et la capture du Cumberland, de 80 canons, du Chester et du Ruby, de 50 canons, et de quinze transports.
Du 23 février au 4 mai 1708, il sert à nouveau sur le Mars qui appareille de Dunkerque le 17 mars avec une division navale chargée, sous les ordres de Forbin, d’escorter jusqu’à Édimbourg le Prétendant au trône d’Angleterre Jacques François Edouard Stuart et ses troupes, mais l’intervention de la flotte anglaise entraîne l’échec de l’opération le 23 mars. Faisant fonction d’aide major dans l’armée de Flandre, il est blessé le 28 septembre 1708 au cours du combat infructueux livré par le lieutenant général des armées du roi Charles de La Mothe-Houdancourt près du canal de Nieuport pour tenter d’intercepter un important convoi de ravitaillement ennemi.
Du 22 avril au 26 juin 1710, il remplit les fonctions d’aide de camp du lieutenant général des armées du roi François Zénobe Philippe d’Albergotti, gouverneur de Douai, et participe avec les canonniers marins à la défense de cette place contre les Alliés ; il reçoit deux blessures au cours de ce siège.
En 1711, il commande la frégate de 20 canons la Fortune dans l’escadre de Dunkerque et capture plusieurs bâtiments ennemis dont une grosse flûte hollandaise armée de 24 canons.
Aide de camp du maréchal de France Pierre de Montesquiou d’Artagnan, il participe en 1712, avec les canonniers marins, à la bataille de Denain (24 juillet 1712) et aux sièges du fort de Scarpe (14-27 août 1712), de Douai (3 août-8 septembre 1712), du Quesnoy (8 septembre-4 octobre 1712) et de Bouchain (9-19 octobre 1712).
Embarqué en 1719 sur le Mars dans l’escadre du chef d’escadre Gilles Charles Desnos de Champmeslin, il se distingue lors de la prise de Pensacola le 17 septembre 1719 et enlève à l’abordage une frégate espagnole de 14 canons.
En 1728 et 1729, il est en garnison au Havre avec sa compagnie d’infanterie. Nommé au commandement de la frégate de 26 canons la Vénus le 27 août 1739, il patrouille jusqu’au 17 mars 1740 sur les côtes du Maroc et dans le détroit de Gibraltar pour empêcher les corsaires de Salé de sortir de leur port.
Commandant le vaisseau de 74 canons Le Magnanime du 12 juillet 1745 au 9 mai 1746, il escorte, avec l’aide du vaisseau de 52 canons le Rubis, un important convoi de 45 bâtiments de commerce à Fort Royal de la Martinique où il force l’entrée de la rade bien que celle-ci soit bloquée par la puissante escadre du contre-amiral anglais Isaac Townsend. Le 1er mars 1746, il quitte la Martinique avec une cinquantaine de navires marchands qu’il amène à Brest après avoir à nouveau leurré l’amiral Townsend.
Nommé, le 8 juillet 1747, au commandement du vaisseau de 74 canons Le Terrible dans la division du chef d’escadre Henri François Desherbiers de L’Etenduère, chargée d’escorter un convoi de 252 navires de commerce à la Martinique, il est très gravement blessé et capturé au terme d’un combat héroïque lors de la bataille du cap Finisterre livrée, le 25 octobre 1747, à l’escadre du contre-amiral anglais Edward Hawke, mais la résistance opiniâtre des vaisseaux de guerre français a permis de sauver le convoi.
Il est nommé commandant de la Marine à Brest le 5 janvier 1752.
Embarqué du 1er juin au 4 novembre 1755 sur le vaisseau de 80 canons Le Formidable, il commande une escadre qui réussit, par de brillantes manœuvres, à éloigner des côtes de France l’escadre anglaise de l’amiral Edward Hawke et permet ainsi l’heureuse arrivée à Brest de plusieurs convois venant d’Amérique.
« Manœuvrier sans doute le plus habile de son temps » (Etienne Taillemite).
Société d’appartenance :
Membre honoraire de l’Académie de Marine le 31 août 1752.
Source biographique :
Taillemite (Etienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.