Jacques BOUTIER (de)


Chevalier de LA CARDONNIE de 5 septembre 1723 (ou 1727) à novembre 1791

Officier de Marine

Ascendance :
Fils de Denis de BOUTIER, seigneur de CATUS et de LA CARDONNIE (vers 1700-avant 1784), et de Jeanne CLAIRY, dame de CLÉVIS.

Carrière :
Volontaire en 1744, garde de la Marine le 12 janvier 1746, enseigne de vaisseau le 17 mai 1751, lieutenant de vaisseau le 17 avril 1757, capitaine de frégate le 1er octobre 1764, capitaine de vaisseau le 18 février 1772, capitaine du 1er bataillon du régiment du Havre le 1er mai 1772, brigadier des armées navales le 9 novembre 1776, chef d’escadre le 20 août 1784, retiré pour raison de santé le 1er décembre 1784.

Embarqué le 16 novembre 1744 en qualité de volontaire sur la frégate de 30 canons l’Amphitrite, armée en course sous le commandement du lieutenant de vaisseau Louis Charles Levassor de La Touche, il se distingue lors de la tentative malheureuse de débarquement à l’île d’Anguilla, ce qui lui vaut sa nomination au grade de garde de la Marine.

Il navigue en 1746 sur le vaisseau de 56 canons l’Alcyon dans la division navale du capitaine de vaisseau de Conflans et prend part à l’escorte d’un énorme convoi de ravitaillement à destination de la Martinique et de Saint-Domingue malgré les tentatives d’interception de la division anglaise du commodore Cornelius Mitchell (4-14 août 1746), puis à la capture du vaisseau anglais de 50 canons Severn dans le sud-ouest des Sorlingues (29 octobre 1746).

Il est affecté en 1748 aux batteries de la côte du Poitou.

En 1751, il est envoyé à Paris pour se perfectionner dans les connaissances théoriques de son métier et suit pendant quatorze mois des cours à l’Académie des sciences et à l’Observatoire.

De 1752 à 1755, il est affecté à Saint-Domingue pour y effectuer des observations astronomiques (c’est ainsi qu’il observe le passage de Mercure devant le soleil le 6 mai 1753), et pour améliorer les cartes des débouquements de la colonie. Dans le cadre de cette mission, il dresse les cartes du débouquement des îles Turques et Caïques et du débouquement Anglais
(ou de Crooked Island).

En 1756, il dirige, en compagnie d’un ingénieur, les travaux de fortifications de l’île d’Ouessant. Au cours de la même année, il procède, malgré des conditions météorologiques extrêmement difficiles, à l’évacuation de deux cents soldats cantonnés sur cette île et à court de vivres.

Commandant en second de la frégate de 30 canons l’Améthyste du 1er octobre 1756 au 4 décembre 1757, il participe aux opérations de la division navale du capitaine de vaisseau de Kersaint contre les établissements anglais de la côte de Guinée, au cours desquelles il enlève à l’abordage deux négriers anglais de 14 canons, puis au combat livré par son bâtiment à la frégate corsaire anglaise de 44 canons la Victoire de Londres en juillet 1756.

Du 18 février 1758 au 30 octobre 1760, il sert sur le vaisseau de 64 canons l’Illustre dans la division du chef d’escadre d’Aché de Serquigny et prend part au combat de Pondichéry (10 septembre 1759) contre l’escadre du vice-amiral anglais George Pocock.

En 1760, grâce à ses compétences en mécanique, il sauve le vaisseau de 74 canons le Zodiaque, jeté à la côte par un ouragan à Port-Louis de l’île de France.

En 1764, il est nommé au commandement de la flûte de 22 canons le Parham et se rend à Cayenne où il assure la sortie du vaisseau néerlandais le Niebourg, bloqué dans le port depuis plusieurs mois en raison de son trop fort tonnage, puis sauve deux bâtiments de commerce sur le point d’être drossés à la côte par la force du courant. De là, il se rend à Saint-Domingue où il est employé pendant six mois au service de la colonie.

Premier aide-major du port de Brest du 1er mai 1765 au 30 mai 1768.

Nommé en 1768 au commandement de la corvette de 12 canons la Bergère, il repart pour Saint-Domingue afin d’achever ses travaux hydrographiques, mais il est retardé pendant plusieurs mois par le soulèvement des colons de l’île contre l’administration locale. Ce n’est qu’en mai 1769 qu’il peut reprendre sa tâche d’hydrographe. En 1771, il invente, par ailleurs, un modèle perfectionné de moulin à sucre.

Commandant le vaisseau de 74 canons le Diadème du 24 juin au 20 décembre 1778, il participe à la bataille d’Ouessant livrée, le 27 juillet 1778, par la flotte du lieutenant général des armées navales Louis Guillouet d’Orvilliers à celle du vice-amiral anglais Augustus Keppel.

Du 17 mai 1780 au 23 mars 1781, il commande le vaisseau de 74 canons L’Actif avec lequel escorte un convoi de ravitaillement à destination des Antilles puis il rejoint Cadix où il est intégré à la division du chef d’escadre Antoine Hilarion de Beausset et prend part à la capture d’un important convoi anglais à la hauteur du cap Finisterre le 28 août 1780.

Société d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie de Marine le 31 août 1752, membre ordinaire le 22 décembre 1753, membre ordinaire de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769, membre vétéran en 1790.

Source bibliographique :
Fontaine de Resbecq (Hubert de), Les marins inconnus : Le Chevalier de La Cardonnie, chef d’escadre et membre de l’Académie de Marine, dans Revue maritime et coloniale, tome 42, juillet 1874, p. 274-283.
Taillemite (Étienne), Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002.

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