
Étienne Nicolas BLONDEAU
Professeur de mathématiques et d’hydrographie
Carrière :
Professeur d’hydrographie à Calais et à Dunkerque en 1754.
Nommé second professeur de mathématiques à l’école des gardes de la Marine de Brest le 1er octobre 1764.
En 1766, il est chargé en outre de l’école publique d’hydrographie établie dans ce port pour les pilotes.
Il consacre ses loisirs au perfectionnement des instruments de navigation. Constatant « que les boussoles étoient si grossièrement construites qu’il n’étoit pas possible de compter sur leur témoignage et qu’elles ne pouroient qu’exposer les navigateurs aux accidens les plus graves, il rechercha avec soin les vrais principes de leur construction, les enseigna aux ouvriers et, grâce à ses soins, la Marine possede depuis longtemps des boussoles parfaitement bien faites ».
L’usage des baromètres à la mer ayant été reconnu en 1773, Étienne Nicolas Blondeau effectue plusieurs expériences à ce sujet et met au point en 1777 un baromètre dont plusieurs modèles sont expérimentés à la mer avec succès sur le vaisseau de 74 canons le Bien-Aimé.
À la fin de 1778, le comte de Sartine, secrétaire d’État de la Marine, ordonne de fournir des baromètres à tous les vaisseaux de guerre, « M. Blondeau fut chargé, sous l’inspection de l’Académie [de Marine], de la fabrication de tous ceux nécessaires pour le service. À l’aide de principes surs, il a toujours reussi a fournir des barometres dont la fixité rend l’observation facile à la mer, quelque agitation qu’ait le vaisseau. La commotion causée par le canons faisant fréquemment rompre les baromètres en verre, M. Blondeau a inventé le barometre en fer dont la bonté et l’exactitude viennent d’être constatées par M. le chevalier de Borda à bord du Guerrier en 1781 ». Le duc de Croÿ ajoute, le 9 mars 1782, que ce baromètre perfectionné « a sauvé déjà plusieurs vaisseaux…le dernier service que cette invention vient de rendre au vaisseau de M. le comte de Soulange dont il a rendu compte et qui auroit apparament péri sans cela… ».
Entre 1779 et 1781, il construit ainsi tous les baromètres nécessaires pour le service du roi et répare tous ceux qui se trouvent avariés à bord des vaisseaux de guerre. Par ailleurs, il apprend aux ouvriers à préparer du sable de plomb, jugé le plus adéquat pour obtenir la précision qu’exigent les sabliers employés pour la mesure du sillage. Enfin, il fait fabriquer des ampoulettes d’une seule pièce pour les sabliers.
Société d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769, membre ordinaire le 5
novembre 1772, sous-secrétaire en 1773 et 1780.
Membre de la Société royale patriotique de Stockholm.
Membre de la Société des sciences et belles-lettres de Göteborg.
Membre de la Société royale académique de Cherbourg.
Source biographique :
Doneaud Du Plan (Alfred), Histoire de l’Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault, 1878.
Œuvres principales :
Auteur en 1764 de mémoires destinés à compléter le Nouveau traité de navigation publié en 1753 par Pierre Bouguer.
On lui doit également plusieurs mémoires sur les aiguilles aimantées et sur la variation de l’intensité magnétique et un recueil d’observations météorologiques portant sur plus de quinze ans.
En 1772, il publie, pour les années 1772 et 1773, le premier almanach nautique français destiné aux observations des longitudes à la mer par la méthode des distances lunaires. En 1777, il lance le projet d’un Journal de marine ou Bibliothèque raisonnée de la science du navigateur qui sera publié à Brest, chez l’imprimeur R. Malassis, de 1778 à 1783.
Enfin, il participe activement à l’élaboration du premier des quatre volumes du dictionnaire de Marine qui sera publié de 1783 à 1787 par Honoré Sébastien Vial Du Clairbois dans le cadre de l’Encyclopédie méthodique de Charles Joseph Panckoucke.