
Jean-François ARROS (d’)
Baron d’ARGELOS de 26 août 1726 à 9 septembre 1791
Officier de MarineAscendance :
Fils de Jean d’ARROS d’ARGELOS (1668-1753), capitaine de brûlot le 25 novembre 1712, et de Jeanne Marthe DESPOEIS ( ?-1763).
Carrière :
Garde de la Marine le 20 mars 1744, enseigne de vaisseau le 1er avril 1748, lieutenant de vaisseau le 15 mai 1756, capitaine de frégate le 7 décembre 1766, capitaine de vaisseau le 18 février 1772, capitaine du 1er bataillon du régiment de Brest le 1er mai 1772, brigadier des armées navales le 1er juin 1778, chef d’escadre le 20 août 1784.
Embarqué du 20 mars 1744 au 21 janvier 1745 sur le vaisseau de 64 canons L’Ardent, il prend part à une campagne à Louisbourg.
Du 12 juin 1745 au 9 mai 1746, il fait fonction de garçon-major sur le vaisseau de 74 canons Le Magnanime, chargé d’escorter un important convoi à la Martinique, et participe, le 31 octobre 1745, au combat livré dans les parages de cette île à l’escadre du contre-amiral anglais Isaac Townsend, qui permet de sauver la majeure partie du convoi.
En 1746, il est affecté en tant qu’officier d’artillerie aux batteries des Blancs-Sablons (Finistère).
Le 18 octobre 1747, il est embarqué sur la frégate de 30 canons le Zéphyr, chargée d’aller porter la nouvelle de la paix à Québec. Passé sur le vaisseau de 62 canons le Saint-Laurent, il revient de Québec en France en 1748.
Il est nommé successivement sous-lieutenant d’artillerie le 1er mars 1751, puis lieutenant d’artillerie le 1er novembre 1756, enfin capitaine d’artillerie le 13 janvier 1762, Du 11 novembre 1755 au 21 février 1757, il sert à nouveau sur la frégate de 30 canons le Zéphyr et participe à la capture, par son bâtiment et la frégate de 34 canons l’Atalante, du
vaisseau anglais de 60 canons Warwick dans l’ouest de la Martinique le 11 mars 1756.
En 1757, il est chargé pendant trois mois de l’instruction de 400 canonniers garde-côtes, puis il assure le commandement des défenses de l’île Madame au cours de l’attaque britannique contre Rochefort (21 septembre-1er octobre 1757).
Embarqué le 10 février 1758 sur le vaisseau de 74 canons Le Prudent au sein de la division navale envoyée à Louisbourg sous les ordres du capitaine de vaisseau Jean-Antoine de Charry Des Gouttes, il participe à la défense de cette place contre la flotte de l’amiral britannique Edward Boscawen ; mais les Anglais capturent et incendient son bâtiment le 26 juillet 1758 et lui-même, fait prisonnier, restera en captivité jusqu’en 1761.
Du 29 mars 1766 au 17 janvier 1768, il reçoit le commandement des flûtes de 24 canons la Balance et la Fortune et la mission de relever tous les navires coulés dans la rade de FortRoyal de la Martinique par les Anglais au cours du siège de janvier-février 1762. Ayant achevé le nettoyage de la rade en juin 1766, il procède ensuite au renflouement de 26 navires marchands jetés à la côte par un ouragan dans la nuit du 13 au 14 août 1766. A son retour de la Martinique, il échappe au naufrage de la Balance, sombrée près des Açores le 17 janvier 1768.
Du 1er janvier 1769 au 18 juin 1770, il commande la flûte de 14 canons la Nourrice, envoyée à l’île de France. Débarqué de ce bâtiment, il est chargé de curer le port de Port-Louis de l’île de France, tâche dont il s’acquitte à la perfection du 19 juin 1770 au 14 décembre 1771.
En 1771, une des îles du groupe des Amirante, dans l’archipel des Seychelles, est nommée « île d’Arros » en son honneur par l’enseigne de vaisseau Joseph Marie Collas Du Roslan, commandant la corvette l’Heure du Berger. Ayant reçu le commandement du vaisseau de 64 canons L’Indien le 27 novembre 1771, il ramène en France l’abbé Alexis Marie de Rochon le 1er juin 1773.
Du 28 septembre 1779 au 12 juillet 1780, il sert en qualité de capitaine de pavillon du chef d’escadre Étienne Pierre de Rochechouart à bord du vaisseau de 80 canons L’Auguste.
Commandant le vaisseau de 80 canons le Languedoc du 1er octobre 1780 au 21 juillet 1781, il prend part, le 29 avril 1781, au combat livré devant Fort-Royal de la Martinique par l’escadre du lieutenant général des armées navales François Joseph Paul de Grasse à celle du contreamiral anglais Samuel Hood. Puis il passe, du 21 juillet au 13 décembre 1781, sur le vaisseau de 74 canons le Palmier à bord duquel il participe à la bataille de la Chesapeake, remportée par la flotte du lieutenant général de Grasse sur celle du contre-amiral britannique Thomas Graves le 5 septembre 1781.
Ayant repris le commandement du vaisseau le Languedoc du 15 décembre 1781 au 7 septembre 1782, il prend part à la prise de Saint-Christophe (11 janvier-13 février 1782), puis à la bataille des Saintes, livrée par le lieutenant général de Grasse à l’escadre de l’amiral anglais George Brydges Rodney (12 avril 1782).
Accusé par le comte de Grasse d’abandon de poste au cours de la bataille des Saintes, il est envoyé en résidence surveillée à Saumur le 8 octobre 1782. Mais le Conseil de guerre réuni à Lorient du 20 septembre 1783 au 21 mai 1784 pour juger les responsables de cette défaite l’acquitte à la majorité des voix et ordonne la suppression de tous les mémoires, lettres et écrits attaquant son honneur.
Sociétés d’appartenance :
Membre ordinaire de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769, secrétaire en 1780, directeur en 1781, membre honoraire le 25 novembre 1784.
Membre fondateur de la Société des Cincinnati de France le 7 janvier 1784
Source biographique :
Haristoy (Guillaume), La correspondance privée du baron Jean-François d’Arros d’Argelos (1746-1768), Université de Pau et des Pays de l’Adour, 2011.