
Claude Urbain SERVIERES
Baron de RETZ de BRESSOLLES de 10 janvier 1755 à 27 octobre 1804
Officier de l’Armée et administrateurAscendance :
Fils d’Urbain de RETZ de SERVIЀRES d’ALTIER, ancien capitaine au régiment de Chartres-Cavalerie, et de Jacquette de MOURE de VILLERET.
Carrière :
Page de la Grande Ѐcurie du roi en juin 1770.
Nommé sous-lieutenant sans appointements dans le régiment de cavalerie d’Orléans le 31 janvier 1774, puis sous-lieutenant le 3 mai 1775.
Réformé en 1776 lors de la réorganisation de la cavalerie, il redevient sous-lieutenant le 1er juin 1777.
Retiré après 1779.
Au cours de ces années, il développe en dilettante une culture scientifique assez éclectique, s’intéressant à la physique, la chimie, l’histoire naturelle, la minéralogie, la paléontologie, les arts et métiers, l’agronomie (il publie, en particulier, plusieurs mémoires sur la culture et les usages de l’ortie), mais aussi à l’étude des langues mortes et vivantes, de l’histoire et du droit public.
Il recueille également des termes d’usage courant en Gévaudan et en Rouergue dans le but de rédiger un Dictionnaire de tous les patois méridionaux de la France qui ne verra jamais le jour.
Après avoir quitté l’armée, il se retire en Gévaudan où il donne des leçons de mathématiques et participe à la vie locale, en particulier aux États du Gévaudan.
Après 1785, il revient à Paris, entre en relations avec Antoine Laurent de Lavoisier et rédige des mémoires sur la production du salpêtre.
Premier président de la Société des inventions et découvertes en 1791-1792, il devient, en outre, membre du Directoire des brevets d’invention à partir de juillet 1791 puis membre du Bureau de consultation des arts et métiers de novembre 1791 à septembre 1794, au sein duquel il est successivement secrétaire, vice-président (novembre 1792), président (janvieravril 1793), vice-secrétaire (février 1794), secrétaire (8 mai 1794) et trésorier (juin 1794).
À partir de l’été 1794, il démocratise son nom sous la forme « Reth » pour se distinguer de plusieurs membres de sa famille servant dans l’armée des émigrés.
Au début de 1795, il accompagne en qualité de secrétaire l’architecte Charles de Wailly et le bibliothécaire et antiquaire Gaspard Michel dit Leblond, représentants en mission envoyés en Belgique pour y choisir des objets scientifiques ou artistiques destinés à enrichir les collections nationales françaises.
Directeur des artistes des assignats de mai 1795 à novembre 1796.
En 1798, il est un des trois chefs de la Section des départements de la Division de la correspondance générale de la Loterie nationale. D’abord inspecteur à Bordeaux, il devient en 1802 chef de la Division de la correspondance générale, des dépêches et du secrétariat à Paris. Après l’occupation du Piémont par les troupes françaises, il est chargé, le 24 septembre 1801, d’y organiser la mise en place de la Loterie nationale. Arrivé à Turin le 12 octobre 1801, il travaille activement à installer la Loterie nationale dans les six départements piémontais jusqu’au 12 avril 1803, date de son rappel en France. De retour à Paris, il retrouve ses fonctions de chef de division qu’il exerce jusqu’à son décès.
Sociétés d’appartenance :
Membre correspondant de l’Académie royale de Marine le 4 septembre 1777. Membre correspondant de la Société royale d’agriculture de la généralité de Paris.
Membre correspondant de la Société royale des sciences de Montpellier. Membre associé de la Société patriotique de Hesse-Hombourg.
Membre de la Société royale patriotique de Suède.
Source biographique :
Demeulenaere-Douyère (Christiane), L’itinéraire d’un aristocrate au service des « arts utiles » : Servières, alias Reth (1755-1804), dans Documents pour l’histoire des techniques, n° 15, 1 er semestre 2008.
Œuvres principales :
Catalogue des plantes tinctoriales, 1776.
Observations sur le thermomètre, Vesoul, 1777.
Preuve de cette vérité peu connue et à laquelle on n’a pas fait assez d’attention que les extrêmes produisant souvent le même effet, Vesoul, 1777. Catalogue des plantes acides du territoire de Nîmes et lieux circonvoisins, 1782.
Observations lithologiques sur le territoire de Nismes, 1783.
Mémoires pour servir à l’histoire de M. de Voltaire ; dans lesquels on trouvera divers Écrits de lui, peu connus, sur ses différends avec J.B. [sic] Rousseau et les Gens-de-Lettres ; Un grand nombre d’Anecdotes ; Et une Notice critique des ses Pièces de Théâtre, Amsterdam, 1785.
Véritable clef de l’histoire de l’Homme au masque de fer, Turin, 1802 (publié sous le nom de Reth).