
Jean Antoine LE BEGUE de GERMINY
de GERMINY et du SAINT-EMPIRE de 1er décembre 1727 à 13 mai 1808
Officier de MarineAscendance :
Fils de Léopold Joseph LE BЀGUE de GERMINY (1700-1758), conseiller d’État, garde des Sceaux et chambellan du duc Léopold 1 er de Lorraine, et d’Agnès Gabrielle VOGT d’HUNOLSTEIN (1707-1760).
Carrière :
Volontaire pendant six mois en 1747 sur des navires garde-côtes, garde de la Marine le 1er avril 1748, enseigne de vaisseau le 23 mai 1754, lieutenant de vaisseau à prendre rang le 21 décembre 1757, pris rang le 1er janvier 1761, capitaine d’artillerie le 15 janvier 1762 , capitaine en premier de bombardiers le 1er janvier 1775, capitaine de vaisseau à prendre rang le 5 décembre 1776, pris rang le 1er mars 1782, chef de division le 1er mai 1786, chef d’escadre le 2 novembre 1786, rayé des contrôles le 16 septembre 1791.
Après une campagne à Louisbourg sur la frégate de 24 canons La Mutine du 2 juin au 16 novembre 1750, il est envoyé à Nancy sur ordre du maréchal de Belle-Isle pour suivre les essais de l’alambic inventé en 1717 par le docteur Gauthier, médecin nantais, pour la distillation de l’eau de mer. Il remplit sa mission avec un plein succès (cet appareil sera ultérieurement perfectionné par Pierre Poissonnier et deviendra sa célèbre « cucurbite »).
En 1752, la matricule des gardes de la Marine de Brest le décrit comme « …garçon fait, de l’esprit, de l’usage du monde de l’étude, passablement geometre, plus fort dans la phisique, manoeuvrier, très au fait des evolutions navalle, dessine avec goust ».
Le 26 mars 1755, il est embarqué sur le vaisseau l’Espérance, armé en flûte et chargé de transporter des troupes et des approvisionnements à Louisbourg dans la division du chef d’escadre Périer de Salvert. Au retour, il est légèrement blessé et son bâtiment est capturé, le 11 novembre 1755, avant toute déclaration de guerre, au terme d’une résistance héroïque, par les vaisseaux anglais Oxford, de 54 canons, Revenge et Buckingham, de 70 canons, appartenant à l’escadre du contre-amiral West. Refusant, en raison du caractère déloyal de sa capture, de se considérer comme prisonnier de guerre et de donner sa parole de ne pas servir contre l’Angleterre avant d’avoir été échangé, il passe deux ans en captivité.
Embarqué du 16 mars au 26 juillet 1758 sur le vaisseau de 74 canons L’Entreprenant dans la division du capitaine de vaisseau Beaussier de Lisle, il participe à la défense de la place de Louisbourg bloquée par la flotte de l’amiral anglais Edward Boscawen. Son bâtiment ayant été incendié par des bombes le 21 juillet 1758, il continue à combattre à terre où il commande une compagnie des troupes de la Marine jusqu’au 27 juillet, date de la capitulation.
Lieutenant des gardes du Pavillon Amiral du détachement de Brest le 1er mai 1772.
Chargé en second du détail de l’artillerie à Brest en 1773.
Nommé, le 1er janvier 1775, capitaine en premier de la compagnie des bombardiers de Brest dont il fait une pépinière de maîtres canonniers.
Du 1er novembre 1775 au 15 novembre 1776, il commande la corvette de 20 canons L’Étourdie avec laquelle il transporte des troupes de France au Môle-Saint-Nicolas, puis au Cap-Français de Saint-Domingue. Il assure également, pendant son séjour aux Antilles, la protection des bâtiments américains tout en évitant d’entrer en conflit ouvert avec les Britanniques.
Sous-directeur d’artillerie à Brest le 1er juillet 1777, puis directeur d’artillerie le 1er avril 1778, il inspecte les batteries côtières et celles du château de Brest.
Commandant le vaisseau Le Magnanime du 1er mars 1781 au 2 septembre 1782 dans l’escadre du lieutenant général de Grasse, il participe au combat de la Martinique (17 avril 1781) contre l’escadre anglaise du contre-amiral Hood, à la bataille de la Chesapeake (5 septembre 1781), à la prise de l’ile de Saint-Christophe (11 janvier-12 février 1782) et à la bataille des Saintes (12 avril 1782) au cours de laquelle il est blessé à deux reprises.
Le Conseil de guerre réuni à Lorient du 20 septembre 1783 au 21 mai 1784 pour juger les acteurs de la bataille des Saintes l’acquitte à l’unanimité, mais lui enjoint d’être à l’avenir plus circonspect qu’il ne l’a été dans son journal et son compte rendu sur le déroulement de la bataille adressés au ministre.
Sociétés d’appartenance :
Membre adjoint de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769, membre ordinaire le 24 janvier 1771, directeur du 22 avril à fin 1773 et en 1774, sous-secrétaire du 26 mai à fin 1775, directeur en 1777, vice-directeur en 1778, directeur en 1780, 1783, 1785 et 1787, vicedirecteur en 1788, directeur en 1789.
Membre fondateur de la Société des Cincinnati de France le 7 janvier 1784.
Source biographique :
Doneaud Du Plan (Alfred), Histoire de l’Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault, 1878.
Oeuvres principales :
Il est l’auteur de mémoires sur le suif et sur les boulets ramés, ainsi que d’instructions sur la formation des bombardiers et d’un projet de règlement sur les noyés.
Réponse au mémoire de M. Dubouchage sur l’artillerie de la Marine, Paris, Imprimerie de Migneret, 1792.